problème alimentaire chez un enfant de 10 ans

Bonsoir,

J'ai une question...Je ne sais pas s'il existe une réponse. Je demande quand même au cas où (notamment à Myrâa qui me semble très calée en psychologie)
Ma mère vient de m'appeler pour me dire un problème (et je n'ai absolument aucune idée). Mon frère depuis un petit moment chipote pour manger, a peu d'appétit, est très très difficile (il n'aime rien) et surtout a peur de s'étouffer en avalant la nourriture. Ce soir, il n'a rien mangé du tout. Y a t il quelque chose à faire?
J'ai parlé avec ma mère, elle m'a dit qu'elle n'avait pas le temps de l'amener chez un psychiatre (et personnellement je trouve qu'ils sont trop dans des solutions médicamenteuses). Elle m'a dit aussi que ça la stressait tout ça et que du coup ça le stressait encore plus. Pour information, ma mère mange très peu aussi, elle n'aime pas manger (ce n'est pas du tout pour maigrir)...ne pas aimer manger....c'est un concept que je ne comprends pas personnellement (bon j'y suis passée, mais dans l'enfance uniquement, je ne m'en souviens plus)
Alors, là, vu tout ce que je dis ça fait vraiment la famille pleine de soucis psychologiques...
Je reviens au problème: j'ai jeté un oeil sur internet; je trouve des informations sur les troubles du comportement alimentaire, mais uniquement sur l'anorexie liée à l'adolescence. Et aucune solution.

Un livre de cuisine ...

Là je ne vois pas trop le contexte à travers ton texte. C'est récent ? Ta mère ne cuisine pas ? La nourriture la dégoûte ? Le p'tit est seul à table ? Il mange quand, comment ?

C'est une vraie prise de tête ce sujet. On reçoit parfois des amis dont les enfants n'aiment rien. Je ne les réinvite pas, ça m'insupporte. Mais ce n'est probablement pas ton sujet, manifestement ton frère a le choix du menu, donc même élevé à la purée au jambon il devrait manger.

Le psy, oui : s'il est bon et si on soigne les parents avec, ça peut marcher.

Citation :

C'est récent ?

Toujours présent ce manque d'appétit et ce stress, mais là ça dépasse les limites...

Citation :

Ta mère ne cuisine pas ?

C'est clair qu'elle cuisine peu. Mais quand elle cuisine, il aime encore moins (c'est la génération petits pots).
C'est surtout la viande, car il a du mal à la mâcher. Et ensuite, si un aliment l'angoisse, ça continue sur le reste du repas.

Citation :

Le p'tit est seul à table ? Il mange quand, comment ?

Les repas du soir sont en famille, ma mère et mon père.
J'ai reparlé avec ma mère ce soir. En fait, il a des problèmes au collège. Les autres gamins l'embêtent, du genre à prendre son bonnet et à se le lancer (et les adultes ne font rien; du genre, le bonnet tombe dans l'eau à cause des autres, mon frère s'énerve, et crie sur conseil préalable de ma mère, et la surveillante lui demande à LUI, pourquoi il s'énerve, en lui disant que son bonnet va sécher.) Ce ne sont jamais les mêmes gosses qui l'embêtent. Mais c'est à chaque pause ou récré.
J'ai conseillé à ma mère de râler à fond (ce sont les parents qui se manifestent le plus fort qui parviennent à avoir quelque chose), de prendre rdv avec la conseillère principale d'éducation (la surveillante générale, quoi) pour qu'il y ait une vraie présence adulte.

Hum, c'est compliqué.
Un mot me vient: angoisse
Comment vont tes parents, comment va ta mère?
Le petit semblerai avoir du mal à avaler l'angoisse, ce peut être la sienne, vu les conflits à l'école, mais ce peut être aussi ce que ta maman dégage, ses réactions aussi face à son manque d'appétit.
Dire je vais l'emmener chez un psychiatre peut aussi être pris comme: je n'ai pas le temps de discuter avec toi.(lui)
Peut-être juste parler avec lui, de ses inquiètudes, de tout autre chose que la nourriture.
La nourriture ne doit en aucun cas être source de pression, ni même de notion de qualité: on ne mange pas bien ou mal, on mange tout court. On ne mange pas pour faire plaisir, on mange pour se faire plaisir
Alimentation= plaisir et calories, surtout pas chantage ou terrorisme.
Que ta maman soit un cordon bleu ou une "pro-macrobiotique", n'a aucun importance, l'enfant se nourri, même mal, rare sont ceux qui se laissent mourir de faim.
Ta maman doit se détendre avec tout ça, elle n'a ni à culpabiliser, ni a se laisser croire qu'elle "fait mal".
C'est une bonne maman, faut le lui dire.
Sinon "râler" un coups, ha ça oui
Solution d'urgence: laisser le bonnet, c'est pas important un bonnet, il en auras plein d'autre, qu'il jubile devant la tête de ses copains quand il leur tendra de lui même en leur disant: vas-y jette, je pense que ça va te faire plaisir puisque tu n'as rien d'autre a faire et a dire, bonne récrée.
Il en rajoute une couche en sortant de son cartable à la sortie son plus beau bonnet.

Tiens nous au courant, faudrait pas qu'on minimise un éventuel gros problème

A plus tard, super sœur ;o)

Citation :

ce peut être aussi ce que ta maman dégage, ses réactions aussi face à son manque d'appétit.

Oui c'est exactement ça! C'est le même problème tout le temps: ma mère est très angoissée et ça n'aide pas mon frère...

Citation :

Peut-être juste parler avec lui, de ses inquiètudes, de tout autre chose que la nourriture.
La nourriture ne doit en aucun cas être source de pression, ni même de notion de qualité: on ne mange pas bien ou mal, on mange tout court. On ne mange pas pour faire plaisir, on mange pour se faire plaisir
Alimentation= plaisir et calories, surtout pas chantage ou terrorisme.
Que ta maman soit un cordon bleu ou une "pro-macrobiotique", n'a aucun importance, l'enfant se nourri, même mal, rare sont ceux qui se laissent mourir de faim.
Ta maman doit se détendre avec tout ça, elle n'a ni à culpabiliser, ni a se laisser croire qu'elle "fait mal".
C'est une bonne maman, faut le lui dire.

ça, c'est bien dit!

Citation :

Solution d'urgence: laisser le bonnet, c'est pas important un bonnet, il en auras plein d'autre, qu'il jubile devant la tête de ses copains quand il leur tendra de lui même en leur disant: vas-y jette, je pense que ça va te faire plaisir puisque tu n'as rien d'autre a faire et a dire, bonne récrée.

Bonne idée...mais quand y en a qui lui cachent ses chaussures en sport dans les vestiaires, c'est plus dur de faire l'indifférent...

Citation :

faudrait pas qu'on minimise un éventuel gros problème

je ne pense pas qu'il y ait de problème grave...

Merci beaucoup et à +

Citation :

mais quand y en a qui lui cachent ses chaussures en sport dans les vestiaires, c'est plus dur de faire l'indifférent...

Je comprend, et c'est pas facile de trouver la solution.
Par chance ce n'est arrivé qu'une fois à ma fille (que je sache hein) elle sortait sans son nouveau manteau (qui m'avait couté un bras) tu m'étonnes que je l'ai remarqué et questionné de suite. Je l'ai envoyé le chercher en lui râlant dessus et son inattention. En l'accompagnant pour ne pas qu'elle se fasse gronder (pour être présente quoi) la directrice nous a accueilli, kenza est revenue de sa classe les larmes aux yeux, disant qu'elle avait cherché partout et qu'on le lui avait caché. La directrice à dit à la maitresse de faire une réunion le lundi. ça ne s'est jamais renouvelé (à ce que j'en sais)
Tout ça pour dire qu'on ne sais pas tout ce qui se passe à l'école, dans un sens il ne faut pas tout savoir, mais pour ce genre d'incident oui, c'est tout à fait responsable d'aller râler.
ça va faire du bien à tout le monde.
Je vous souhaite d'être à l'abri de tout soucis, c'est compliqué tout ça et c'est qu'un début (j'avais envie de finir sur du "positif" lol)
Des bises

ps: Je questionne souvent kenza pour vérifier si tout va bien, que la confiance ne se rompe pas et qu'elle ne porte pas tout.

Ah la galère, j'ai aussi un fils qui se fait "boulétiser"... 12 ans, il pleure, n'osait pas nous en parler, pas simple.

Mais ça s'arrange. Comme toujours : on travaille d'abord sur soi. A la base, je lui ai fait remarquer qu'être emmerdé par d'autres à l'école, c'est le lot de tous, surtout bon élève. En revanche, je lui ai fait remarquer que le fait qu'il soit seul face à ça, ayant négligé ses copains et se fermant sur lui même était la vraie préoccupation. Enfin bref, j'arrête là...

N'arrêtes pas là! On a besoin de parents concernés.

Alors, le rendez vous s'est bien passé, la conseillère d'éducation va recevoir dans son bureau les quelques élèves qui dérangent beaucoup mon frère.
Mon frère ne mange pas énormément (et refuse certains aliments car il a peur de mal les mâcher et de s'étouffer) mais comme tu dis, Myrâa, il ne se laissera pas mourir de faim!

Il semble qu'effectivement le "problème" alimentaire ne soit que le symptome d'autre chose. Si tu trouves et résoud cet "autre chose" le "problème" alimentaire devrait disparaitre.

Parle avec ton frère, peut etre peut il déjà mettre certains mots. Mais si c'était vraiment le cas, il n'aurait pas besoin de vous alerter par un autre biais. Ou alors il ne veut pas vous faire de peine ou de souci et c pour ça qu'il n'en parle pas.

Quant au psychiatre, je ne pense pas que ce soit adapté. Je pense plus à un pédopsychiatre. Tu en as soit en libéral, soit en cmpp. L'avantage dans le second cas c qu'il travaille avec une équipe de psychologues, de psychomotriciens, ... qui permettent de créer un espace de parole passant par la parole mais pas que. Ca peut aussi passer par le corps.

Et si c vraiment lié au collège, je pense qu'il ne faut pas exclure la possibilité de le changer de collège. Souffre douleur dans l'un ne veut pas dire pareil dans un autre. Et il y a vraiment des enfants qui servent de soufffre douleur. Il ne faut pas non plus attendre qu'il passe à l'étape d'après si vous ne trouvez pas de moyen pour qu'il aille mieux.

J'espère que tu vas vite trouver un biais d'expression pour lui.
Surtout tiens nous au courant.

Merci Crysania, Divine et Pixiu pour vos idées.
Mon frère fait déjà du karaté ce qui lui a fait du bien mais quand on l'embête, il n'a pas toujours la bonne réaction (mon père lui donne des conseils, notamment concernant la gestion de ses émotions, prendre les choses moins à coeur ; et de temps en temps, il m’appelle et je lui donne mon avis. Il va certainement s'améliorer, mais ça prend du temps).
Ma mère ne cuisine pas beaucoup (et quand elle le fait, ce doit être à sa façon), et à 10 ans, il ne peut pas cuisiner tout seul. Par contre, quand mes parents et mon frère sont venus passer une semaine chez moi, il a bien mangé (j’ai cuisiné). En fait, il faudrait que je fasse de la cuisine avec lui quand je suis en vacances chez des parents... J'y réfléchis.
Le problème est que ma mère donne le mauvais exemple, elle mange très peu et n'a jamais faim.
L'ambiance chez mes parents est un peu tendue (ma mère pique souvent des crises de nerfs) et cela a certainement une influence.
Par rapport au pédopsychiatre, le problème est que ma mère n'est pas d'accord. Elle part du principe qu'il est simplement difficile, qu’il n’aime rien et qu'il n’y a aucun problème à côté (je lui en ai parlé ce soir au téléphone, elle m'a dit qu'il mangeait à peu près).
Changer de collège pourrait empirer les choses : il a des copains qu’il a conservés du primaire et ce ne serait pas évident de s’en faire d'autres.
Évidemment, j'essaie de discuter avec lui (au téléphone), mais il ne me fait part d’aucun problème : il est plein d'énergie ; il me raconte plein de choses, mais rien de négatif. Comme ça, il a l’air d’aller parfaitement bien. Quand il a un problème, il en parle, mais ce sont des détails et ce n'est pas souvent (j'ai cherché le "autre chose" en posant plein de questions par rapport à ce que je sais de lui et je ne trouve rien qui lui pose vraiment problème, autre que ce que j'ai dit).
Vraiment, je ne sais pas quoi faire à distance comme ça (étant donné que je ne peux prendre aucune décision, n’étant que sa sœur)

pas évident tout ça.

Je pense que tu ne peux pour l'instant pas faire beaucoup plus si ce n'est ce que tu fais déjà, lui donner une oreille attentive, lui laisser la porte ouverte et lui accorder ton attention.
Si ses symptomes s'aggravent tu verras bien.

Je voulais juste donner des nouvelles de mon frère. Quand je suis allée chez mes parents aux dernières vacances, j'ai fait la cuisine tous les soirs en lui demandant de l'aide. Il était content de cuisiner. Et il était fier du repas qu'il avait fait et a bien mangé. Bon, quand je suis partie, ma mère lui a demandé s'il voulait l'aider, et il lui a dit qu'il n'aimait cuisiner qu'avec moi. Mais bon ça va, il mange.
A l'école, ça va bien. Il y a un gamin dans sa classe très aggressif verbalement, et en fait ce gosse l'embêtait souvent. Du coup, ça a cloisonné la classe en deux: ceux qui sont d'un côté et ceux qui sont de l'autre. Il a perdu son copain de cette classe, mais a récupéré plein de copines, un groupe de filles qui le trouvaient "gentil comme tout". Du coup, quand il n'est pas avec ses copains qui ne sont pas dans sa classe, il est avec ce groupe de filles. Et dans l'ensemble ça se passe bien, les problèmes ont cessé (il y a eu intervention des adultes qui ont convoqué et sanctionné les élèves qui posaient problème...et ça a marché)