Les deuils successifs de notre existence peuvent être aussi les germes de notre croissance disait Jacques Salomé dans son excellent ouvrage:
le courage d'être soi.Je ne vais évidement pas m'improviser psychologue spécialisée dans la communication comme ce grand monsieur, je vais simplement vous retransmettre ce que j'ai cru comprendre durant ces quelques années de recherche, de compréhension sur moi même et mes bagages.
De frustrations, de traumas et autres sentiments négatifs, de manque de communication, d'explication, j'ai accepté l'enfance que j'ai eu et les parents qui ont fait du mieux qu'ils pouvaient du moins avec ce qu'ils avaient. Mais voilà un jour ou l'autre il nous faut nous prendre en charge, passer de l'enfant que nous avons été, à l'adulte et au parent que nous pouvons avoir le choix de devenir.
J'ai reconnu mes parents, j'ai fait le deuil d'un frère unique parti trop tôt, je fait grandir ma fille dans le renoncement d'un père abandonnant.
Les deuils de notre existence donc:Nous y sommes tous confrontés un jour ou l'autre dans les aléas de nos vies, que cela soit par la disparition brutale d'un être cher, l'absence d'un parent même "présent" physiquement, un déménagement, un grand père emporté par l'âge, une tante par la maladie, un animal perdu ou qui vieillis plus vite que nous, une peluche chérie ou un jouet qui s'égare, ou toute autre blessures primitives, sauvages, incontrôlables qui deviennent parfois "impAnsables" à ce que que l'on pense.
Ces absences et l'éprouvance du manque associé à celles ci sera irrémédiablement et fidèlement "engrangé" dans la mémoire extraordinaire du corps.
Toutes ces absences s'inscrivent en nous dans les premiers temps de la vie, quelle que soit la qualité des soins, de la présence et de l'amour offerts.
La vie n'est pas qu'une succession de naissances. Pour accéder à tous nos "possibles", plus de liberté, plus d'autonomie, plus de douceur de vivre
Nous devons prendre le risque de nous séparer, de nous différencier d'être chers, de proches, nous devon renoncer parfois à des situations acquises, à des croyances, ou à des certitudes. Il nous appartiendra de trouver la bonne distance entre l'autre et nous, entre les différents désirs qui nous habitent et rendre conscients nos traumas.
En premier lieux commence l'expérience de l'abandon quelques fois à partir de simples changements de rythme introduits dans l'ordre habituel et tranquille de la vie d'un bébé, à l'occasion de brèves absences, de légers retards organisés ou impromptus, durables ou momentanés.....
Premier problème: les parents ne savent pas toujours mettre des mots sur leur non disponibilité, leur absences, leur entraves à leur engagements. Ils biaisent, ils cachent, éludent au lieu de s'affirmer et se positionner, EXPLIQUER. DIRE.
Alors selon notre sensibilité ou vulnérabilité de nourrisson, nous allons nous adapter au manque, un vide, ce vide qui prendra un caractère déconcertant, terrible, insoutenable, proche de l' effondrement ou de l'anéantissement, celui qui ouvrira une faille dans la confiance, certains états de malaise, de tensions, de stresse voir de panique naitrons ainsi de ces temps d'absences de maman de celui ou celle qui est là, prés de nous dans notre vie d'enfant ou de bébé.
Première blessure profonde, quelle soient réelles ou non, elles sont intériorisées comme des manques. Même si maman est là, mais quelle est absente parce préoccupée peut être, triste, absorbée par un deuil, l'enfant imagine, interprète le moindre indice mineur, l'ébauche d'un geste, d'un mouvement subtil ou voilé, tout cela s'inscrit douloureusement dans cette part de fragilité qui habite alors le bébé,l'enfant, dans cette séquence de vie là.
Alors vient la recherche, la quête d'un visage ou d'un sourire familier, le regard affolé, la respiration retenue, le ventre noué, un pincement de cœur, autant d'infimes petits signes qui structurent une symphonie pathétique et crient à leur façon:
ne me quitte pas!!!!Vide absence, silence éperdu, solitude chaos tatoueront leur marques tout à l' intérieur du corps-parole.
Angoisses, peurs, colères, désarrois muet, phobies, sentiments de dévalorisations,
mal a dit ,telles de véritables bombes à retardement se réveilleront à partir d'un évènement banal, bénin, puéril, insignifiant... viendrons réactiver cette blessure primitive liée à un abandon vécu ou imaginé cela ne change rien à la force de l'empreinte.
*Maman n'a pas expliqué, maman n'a pas dit, maman avait peur de faire mal, maman a menti, maman avait dit: "ne pleure pas je reviens de suite......" alors quelle est partie toute la nuit ou toute la journée,sans m'expliquer qu'il y avait d'autre sources de plaisirs ou des obligations financières et que cela lui faisait du bien et lui permettrai d'encore plus m'aimer, de nous offrir une sécurité pour l'avenir, de me retrouver pour son plus grand bonheur.
*Maman a dit: "essaye de dormir, ça ne sert à rien de t'inquiéter, papa est parti en voyage pour longtemps. Alors qu'il venait de se tuer dans un accident de voiture!
C'est ainsi que le doute, la méfiance, l'insécurité, le sentiment de rejet ou l'impression de ne pas être digne d'intérêt tels des poisons polluent nos élans dégradent nos amours et pervertissent nos attentes. notre imaginaire dérape construit sa réalité nourrie de fantasmes chargés de donner un sens à l'inexpliqué.
Il nous faut apprendre à vivre les séparations et les ruptures! quelles soient décidées, souhaitées, voulues (relations sentimentales) j'en parlerai plus tard.
Subies et imposées (deuil, perte, abandon)
Elles peuvent surgir injustes impitoyables, soudaines et brutales ou lentes, la mort est non seulement vécue comme une perte mais aussi parfois comme un abandon ou une trahison:
"j'ai perdu mon mari/un enfant/une mère...!
"Il est parti trop vite, il m'a laissée"!
"Elle m'a fait ça! mourir avant moi, elle n'avait pas le droit!
Elle s'inscrira alors sous la forme d'un deuil gelé ou impossible à faire dans le corps de celui qui reste, elle reste sous forme de ressentiments, de violence cachées ou d'agressivité niée. de violence qui habite et envahie, mélangée d'autre sentiments et ressentiments, tristesse, regrets amers, incompréhension, révolte, colère...
"pourquoi à moi? pourquoi cela m'arrive t'il à moi,? maintenant?.......
Faire le deuil!C'est se donner les moyens d'entreprendre quelques démarches:
1*Reconnaitre et dire les sentiments positifs ou d'amour que nous éprouvions pour la personne disparue.
2*Reconnaitre et dire les sentiments négatifs que nous portions sur la même personne
3*Reconnaitre et dire en quoi cette relation à été importante, difficile et stimulante, aliénante ou créative pour nous à différentes époques de notre existence.
1*2*3* Nous n'avons pas toujours pu leur dire combien nous les aimions, que cela soit parce nous étions spécialiste de l'auto privation (tabou familial?)
parce que nous n'en avion pas pris le temps? parce qu'il ne savait pas recevoir? parce que nous avons préféré nier nos sentiments ou en priver l'intéressé par fierté, ego, punition, vengeance, ressentiment???? Nous somme fait d'ombre et de lumière, l'important et de ne pas garder cela en nous comme un dépôt purulent et malsain, tel des cancers qui ne guérissent jamais, qui tout au plus a force de temps se calment nous laissant en rémission, jusqu'au prochain séisme.
Et on ressasse:
J'aurai aimé lui dire!Cela est possible en particulier par une symbolisation si la parole est trop difficile.
En déposant un objet symbolique sur la tombe, un bouteille de vin représentant son alcoolisme.
Un sac de bout de papiers où l'on inscrira toute les disqualifications, les dévalorisations, humiliations que la personne aura déposée sur vous.
Et évidement dans le positif tout ce que la personne aimait, ce qui vous liait. cela peut s'improviser avec ce que vous avez, ce qui vous parle, improviser des rituels ou un autel en cas de manque de tombeau.
*"Oui j'ai eu cet homme là comme géniteur même s'il n'a pas su devenir le père ou le papa que j'aurais qu'il fut ou voulu avoir!"
*" oui j'ai eu cette femme là comme mère, même si elle a été trop maman poule à me nourrir et me gaver de ses angoisses ou de ses manques"
*" oui je t'aimais mon frère et je suis fière d'avoir été ta petite sœur, je n'ai rien oublié, tout ce que tu m'a appris, tu m'a aidée à grandir, je te présente ma fille, c'est ta nièce, tu en serait tellement fière.
Cet acte de reconnaissance de nos parents par nous même nous réconciliera avec la chaine des générations et nous inscrira dans un devenir humain moins violent.
Se développer et maturer, grandir et croitre.
Ce sera accepter à la fois l'irruption d'un changement et le possible d'une perte dans nos relations les plus vitales. Celle d'un être proche qui nous est cher, celle d'un proche qui ne l'est plus parce que nous avons changé, parce qu'il a évolué et a suivi un chemin diffèrent du notre.
Tout au long de notre vie, nous quittons et nous sommes quittés.
Nous avons à renoncer à une grande part de ce que nous aimons.
la perte semble être le prix de l'agrandissement de la vie.
c'est aussi la source de la plupart de nos progrès.
Jaques salomé